French Tech 120 : des instances dirigeantes très loin de la parité

Les startups de la French Tech 120 sont-elles des modèles de diversité ? Tel est le sujet de notre dernière étude en partenariat avec le BCG (Boston Consulting Group). Résultat de l’enquête ? Malheureusement, la parité est encore loin d’être respectée chez les leaders de la tech de demain. Effectivement, seules 22% de femmes occupent des postes de direction dans les startups du French Tech 120. On décrypte l’étude pour vous. 

Et si vous êtes plutôt visuel, vous pouvez télécharger l’infographie récapitulative en cliquant là.

Au programme de cette étude

Une étude basée sur les postes de direction des startups françaises les plus prometteuses

Une étude basée sur les postes de direction des startups françaises les plus prometteuses

Focus sur la French Tech 120 et le Next 40

Focus sur les C-Level

L’étude BCG x SISTA porte sur les instances dirigeantes des entreprises de l’édition 2022 du French Tech 120 (FT120) et du Next40. Vous vous demandez peut-être de quoi il s’agit ?

Plus concrètement :

  • Le FT 120 correspond à la sélection annuelle des 120 startups françaises jugées les plus prometteuses selon différents critères économiques (comme par exemple le montant des levées de fonds ou la croissance du chiffre d’affaires). Vous pouvez jeter un coup d’oeil à la liste 2022 dans cet article de Maddyness.
  • Quant au Next40, il correspond aux 40 plus grosses entreprises du FT120 qui ont le potentiel d’intégrer le CAC40 d’ici 2030. À savoir que les licornes françaises sont qualifiées automatiquement.

Autre point à garder en tête : l’analyse se concentre sur les onze postes clés de direction, appelés “C-Level”, incluant le CEO et ses N-1 directs. Parmi ces 11 postes, ce sont surtout les six postes du noyau exécutif qui sont analysés, à savoir : Chief Technical Officer (CTO), Chief Financial Officer (CFO), Chief Product Officer (CPO), Chief Operations Officer (COO) et Chief Revenue Officer (CRO).

 “Pour SISTA, c’est une étude qui prend tout son sens car les C-level femmes des start up d’aujourd’hui seront potentiellement les fondatrices de demain” explique Alexia Reiss, Secrétaire Générale de SISTA.  

Pour découvrir tous les résultats de l’étude dans le détail, c’est par ici. 

Les 6 points à retenir de l’étude​

Constat 1 : Le French Tech 120 et le Next40 pires que le CAC40

Les femmes sont très minoritaires aux postes de direction des entreprises du FrenchTech120 : on en compte seulement 22%. Et du côté du “Next 40”, les entreprises sont encore moins féminisées : 18% contre 20% pour le CAC 40.
Un constat encore plus alarmant lorsque l’on se concentre sur le noyau exécutif des postes de direction : pour le “Next40”, les femmes occupent seulement 9% des postes et 16% dans le reste du FT120.  

Pire encore : 25% des entreprises du FrenchTech120 n’ont aucune femme sur les 11 postes dirigeants du périmètre, contre 13% au CAC40. Un écart qui peut s’expliquer notamment par la loi Copé-Zimmermann qui impose depuis 2011 un quota de 40 % de femmes aux conseils d’administration.

Constat n°2 : Les femmes cantonnées aux postes RH ou Marketing

Là aussi, lorsque l’on regarde dans le détail, les chiffres sont révélateurs. Les femmes occupent souvent les mêmes fonctions. Elles sont près de 70% à la direction des ressources humaines et 50% à la direction du marketing. À l’opposé, on compte seulement 5% de femmes CEO, 3% à la direction technique et 16% à la direction des opérations. 

Constat n°3 : Plus l’équipe fondatrice est masculine, moins les femmes ont de postes du noyau exécutif

Le genre des fondateurs a un impact sur le nombre de femmes dans les postes dirigeants. En effet, quand la start up est fondée exclusivement par des hommes (comme 90% des entreprises du FT120), les femmes n’occupent que 11% des postes du noyau exécutif. En revanche, les startups fondées par des équipes mixtes ou féminines comptent respectivement 23% et 29% de femmes dirigeantes dans leur noyau exécutif. 

Constat n°4 : Les startups en phase de passage à l’échelle comptent moins de femmes aux postes dirigeants

Autre indicateur intéressant : on s’aperçoit qu’après les premiers tours de financement, les femmes n’occupent plus que 6% des postes du noyau exécutif lors des tours intermédiaires. 

Comment cela se fait-il ? Ce moment correspond à une pression accrue du business et les dirigeants recrutent des profils avec plusieurs années d’expérience. Résultat des courses : les profils masculins sont souvent privilégiés. Ce n’est qu’une fois passée la taille critique de développement, lorsque les instances dirigeantes ont tendance à s’élargir, que la part des femmes double.

Constat n°5 : La diversité de genre varie selon le secteur d’activité

Les femmes dirigeantes sont beaucoup plus présentes dans les secteurs des médias, de la mode et de la santé. En revanche, elles sont très peu représentées dans les secteurs de l’énergie ou les fintechs.

Constat n°6 : La taille de l'entreprise et sa date de création laissent percevoir des pistes d’amélioration

Heureusement, certains signaux positifs émergent :

Premièrement, on remarque que plus les entreprises sont récentes, plus les femmes ont des postes de direction : +4 points pour celles créées après 2017.

Ensuite, les femmes dirigeantes sont également plus présentes (27%) dans les entreprises de plus de 1000 employés. Avec l’application de la loi « Rixain » visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle, on peut espérer voir encore ces chiffres évoluer d’ici à 2025.

Un écosystème qui doit se mobiliser pour tendre vers plus de parité

Surtout lorsque l’on sait que les entreprises les plus « féminisées » du CAC 40 constatent une surperformance financière de +6,5%.

L’exemplarité doit venir : 

  • À la fois du côté des entreprises. La bonne nouvelle c’est que sur ce point 72 membres du FT120 ont initié des premières actions et la French Tech a créé au printemps dernier un “pacte parité”. Son objectif ? Instaurer un quota de 20 % de femmes au sein des conseils d’administration des start-up d’ici à trois ans, puis 40 % en 2028. Du côté de SISTA x BCG, nous allons également lancer une étude qualitative pour récolter les meilleures pratiques en matière de féminisation des comités de direction. De quoi donner des outils concrets aux entreprises pour changer la donne ! Envie d’être tenus au courant de la parution de cette étude ? Faites le nous savoir par ici.
  • Mais aussi du côté des fonds d’investissements qui ont un rôle à jouer. C’est d’ailleurs pour cela que la Charte SISTA x Conseil National du Numérique en faveur de la parité a vu le jour en 2019. L’impact de cette charte après 3 ans ? 80% des fonds signataires ont désormais adopté des pratiques d’investissements plus inclusives. Là aussi, si vous voulez la découvrir et vous inspirer de bonnes pratiques, c’est par ici