Interview avec Coline Burland, Joséphine Bournonville (Omie & Cie) et Olivier Mathiot (2050)


Permettre à tous les Français·es de bien manger, tout en respectant la nature, le climat et les Hommes : tel est l’objectif d’Omie & Cie, la première marque alimentaire regénérative. Lancée en février 2021, cette jeune pousse a annoncé début 2023 une levée de fonds de 15 millions d’euros avec en co-lead les fonds 2050 et XAnge. Pour l’occasion, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Coline Burland et Joséphine Bournonville, deux des co-fondatrices d’Omie & Cie ainsi qu’Olivier Mathiot, Directeur Général de 2050. On vous emmène dans les coulisses de leur collaboration.

Bonjour et merci de nous accorder du temps. Bravo pour cette belle levée de fonds. Joséphine et Coline, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’activité d’Omie & Cie ?

Manger pour le climat : c’est le chemin que nous souhaitons proposer avec Omie & Cie, certifiée B Corp depuis les débuts. Concrètement, nous concevons et commercialisons des produits d’épicerie peu transformés, issus d’une agriculture qui restaure ses écosystèmes en respectant les sols et les cycles de fonctionnement de la nature, en rémunérant justement les agriculteur·trices et les producteur·trices, pleinement associé·es à la conception et la création des produits. En fait, nous faisons la connexion entre le monde qui produit et le monde qui consomme. Et ce qui fait notre force c’est d’aller directement sur le terrain pour comprendre et accompagner au mieux” démarre Joséphine.

Nos produits sont des produits de tous les jours que vous pouvez trouver sur notre appli/site ou chez certains distributeurs comme Décathlon ou encore Grand Frais par exemple. Il est également possible de vous faire livrer. À l’heure actuelle, nous comptabilisons déjà plus de 250 produits, près de 260 groupements d’agriculteurs accompagnés, 10000 clients particuliers et nous avons dépassé 1 M€ de chiffre d’affaires en moins de 18 mois” poursuit Coline. 

À quoi va servir cette nouvelle levée de fonds ? Et Olivier, pourquoi avoir voulu soutenir Omie & Cie en tant que fonds ?

« Après une première levée de 2 millions à nos débuts, cette fois-ci nous levons 15millions et avons 3 objectifs : tout d’abord, nous voulons travailler sur la notoriété de la marque pour qu’elle devienne populaire. Notre but est que le régénératif devienne un véritable réflexe du quotidien. Ensuite, nous souhaitons accélérer nos opérations de sourcing de partenaires agricoles pour développer de nouvelles filières alimentaires et augmenter encore notre gamme de produits. Enfin, nous voulons continuer d’investir dans la technologie pour nous permettre de passer à l’échelle, notamment sur des aspects de traçabilité et de gestion des stocks par exemple” témoigne Coline.

Quant au choix de 2050 comme fonds, nous nous sommes sentis complètement alignés avec leur vision long-termiste et écosystémique” complète Joséphine.

Même son de cloche du côté d’Olivier : “Omie est un dossier exemplaire de ce que 2050 veut faire. En effet, 2050 est un fonds Evergreen et permet de ne pas limiter les durées d’investissement dans le temps. Nous considérons que pour répondre aux grands problèmes de l’Humanité, il faut que l’on change nos comportements assez profondément, et cela prend du temps. Ce qui est assez unique chez Omie est qu’ils agissent sur toute la chaîne de valeur justement. Il y a vraiment le triptyque du “bon” : bon pour la planète, bon pour la santé et bon en termes de goût. Autre aspect qui nous a particulièrement plu : l’aspect technologique en tant qu’atout. C’est ce qui rend le modèle, sain dès le départ, scalable à grande échelle.” 

Olivier, est-ce que la parité de l’équipe fondatrice était un point important dans votre choix de soutenir Omie & Cie ?

Complètement. Il s’agit d’une valeur essentielle chez nous, nous sommes d’ailleurs très fier·es d’avoir une équipe complètement paritaire chez 2050. Le fait qu’il y ait le même nombre d’hommes et de femmes au CODIR d’Omie et que cela se répercute au sein de toutes les équipes s’alignent avec notre vision des choses. En effet, nous sommes convaincus que cela amène des regards complémentaires et in fine de la performance aux entreprises” détaille le directeur général de 2050.

Comment voyez vous l’avenir pour Omie dans les prochaines années en tant que fondatrices d’un côté et investisseur de l’autre ?

Joséphine : “On souhaite changer durablement le visage de la consommation et la façon de produire, on a vraiment envie de faire évoluer tout le système avec nous. A terme, l’ambition est de faire d’Omie & Cie une marque connue de toutes et tous pour que l’alimentation fasse partie des solutions aux enjeux écologiques et sociaux.

Effectivement, faire connaître l’agriculture regénérative au plus grand nombre (consommateur·trices et agriculteur·trices) représente un enjeu majeur pour les équipes d’Omie & Cie. De mon côté, je suis convaincu qu’Omie va devenir le prochain Nestlé” conclut Olivier.